10% des Français de plus de 40 ans souffrent de coliques néphrétiques, induites par la présence de calculs rénaux. Dans 80 % des cas, ils s’éliminent spontanément en urinant, mais dans 20 % des cas, une intervention médicale est nécessaire. Un point s’impose pour les éviter et les combattre.
DE PLUS EN PLUS FRÉQUENTS
La fréquence de cette maladie a beaucoup augmenté avec la modification des habitudes alimentaires : augmentation de la consommation de viande, de sel et de sucres raffinés. Un apport en calcium insuffisant favorise aussi la formation de calculs oxalocalciques. La formation des calculs d’oxalate de calcium peut avoir plusieurs causes : présence excessive de calcium ou d’acide oxalique dans les urines, concentration excessive de l’urine par consommation insuffisante de boisson, présence excessive de calcium dans le sang lié à une anomalie d’hormones, voire même maladie congénitale.
LA FORMATION DES CALCULS
Les urines permettent d’éliminer un certain nombre de déchets comme l’urée, l’acide urique et l’oxalate, mais aussi d’autres substances comme le calcium ou le sodium. Les calculs se développent le plus souvent par les reins et les voies urinaires. Lorsque les urines sont trop concentrées, elles sont saturées en solutés qui peuvent précipiter sous forme de cristaux au niveau du rein. Les cristaux s’agglomèrent entre eux et forment des calculs.
DES CAUSES VARIÉES
Un calcul peut se former en cas de concentration excessive de sels minéraux dans les urines, excès alimentaires et mauvais comportements nutritionnels répétitifs, boissons en quantités insuffisantes, volume urinaire insuffisant, facteurs métaboliques individuels. A ces facteurs peuvent s’ajouter des contextes infectieux, des maladies génétiques, ou des maladies modifiant l’absorption intestinale ou l’excrétion urinaire, des anomalies de l’appareil urinaire, la consommation excessive de certains médicaments.
LES SIGNES RÉVÉLATEURS DE LITHIASE
La présence de calculs dans la voie urinaire peut se traduire par la colique néphrétique, qui provoque une douleur insupportable. Mais d’autres signes, plus discrets, doivent être pris en considération, car ils peuvent permettre de découvrir des calculs infectés dangereux pour le rein s’ils ne sont pas traités. Les signes indiquant la présence de calculs sont : la douleur (colique néphrétique), les troubles digestifs, l’infection urinaire, la présence de sang dans les urines, la rétention d’urine (les calculs gênent le trajet de l’urine, ce qui peut provoquer des difficultés pour vider la vessie), de fréquentes envies d’uriner, l’expulsion d’un calcul. L’expulsion d’un calcul chez une personne sans antécédent lithiasique doit conduire à consulter un médecin. La récupération de ce calcul, si c’est possible, permet de l’analyser et d’identifier sa cause.
LE RÔLE DE L’IMAGERIE MÉDICALE
Dans 1 cas sur 20, le calcul est découvert par l’imagerie médicale (radio, échographie, scanner), prescrite pour d’autres raisons, sans qu’il y ait eu de symptômes. Le patient devra alors consulter son médecin traitant ou un spécialiste (néphrologue ou urologue). Un calcul dans l’appareil urinaire peut favoriser une infection ou grossir, et conduire dans les cas avancés à une détérioration du rein.
COMMENT PRÉVENIR LES CALCULS RÉNAUX ?
Une personne qui a déjà fait un premier calcul n’est pas forcément exposée à la récidive. Une sur deux ne refera jamais de calcul. Une mesure efficace permet de diminuer le risque de récidive : boire beaucoup d’eau, et d’autant plus quand on avance en âge ! La prévention des récidives repose sur les éléments suivants : identifier la cause de la lithiase, suivre un traitement médical adapté, éliminer par un traitement approprié tous les calculs présents dans l’appareil urinaire (mais ce n’est pas toujours possible), suivre une cure de diurèse, être suivi régulièrement au niveau biologique. Des mesures diététiques sont également nécessaires : modérer les apports en viande, en sel (pas plus de 7 g de sel par jour), en sucres raffinés et supprimer les aliments riches en oxalate (oseille, épinards, rhubarbe…).
Plus l’urine est concentrée, plus cela favorise la formation de calculs, puisque la sursaturation des urines entraîne la précipitation des cristaux. Boire permet de lutter contre la concentration urinaire des éléments à l’origine du calcul.
COMMENT TRAITER LES CALCULS ?
Les calculs les plus bénins se désagrègent d’eux-mêmes ou sont évacués naturellement par les urines. Mais la présence de calculs peut aussi induire des crises très douloureuses nommées « coliques néphrétiques », qui sont dues au blocage des calculs dans l’uretère. Cela peut également engendrer des altérations au niveau des reins et des voies urinaires et des risques d’infection. Ces calculs doivent faire l’objet d’un traitement urologique de base qui consiste à fragmenter les calculs par ondes de choc sans intervention chirurgicale. Efficaces dans la majorité des cas, ils peuvent nécessiter des traitements complémentaires. J.B.