Sophrologue, Carole Serrat fait aujourd’hui référence en matière de gestion du stress aussi bien pour les enfants, les femmes enceintes, les adultes, que dans le monde du travail. Rencontre pour parler des bienfaits de la sophrologie à l’occasion de la sortie de son dernier livre.
Quelques mots sur votre parcours. Comment êtes-vous venue à la sophrologie ?
Carole Serrat : A la suite d’un incident dans ma vie. A l’époque où j’étais speakerine sur TF1, j’ai été victime d’un violent incendie et j’ai failli mourir en pleine nuit. L’immeuble a complétement brûlé et j’ai tout perdu. J’ai dû gérer alors un gros stress. Pour vaincre mes angoisses et mes peurs, j’ai donc cherché une technique pour m’aider et j’ai découvert une école de sophrologie. Au cours de plusieurs séjours au Japon, je me suis également initiée aux techniques de méditation. De retour en France, j’ai suivi des formations dirigées par des médecins spécialisés, le docteur Chêné (obstétricien, sophrologue) le docteur Quellet (médecin du sport) ainsi que le célèbre professeur Caycedo, neurologue fondateur de la sophrologie. En 1998, avec mon mari, Laurent Stopnicki, compositeur de musique, auteur et cinéaste, nous avons uni nos formations, nos compétences et nos méthodes pour créer des programmes créatifs de bien-être et de méditation en musique, qui ont eu énormément de succès auprès d’un large public. Ensuite, tout s’est enchaîné, les chroniques dans les médias, les livres et les consultations privées.
Pourquoi ce livre sur la sophrologie anti-stress ?
C.S. : Parce que je rencontre de plus en plus de personnes stressées dans mes consultations en cabinet. Dans la société actuelle, de plus en plus de gens sont confrontés à des problèmes de stress, de sommeil et/ou de burn-out, qu’ils n’arrivent pas à solutionner seuls ou sans l’aide de médicaments. Le but de ce livre est donc de leur délivrer des techniques et des conseils naturels pour mieux vivre leur stress et leur apprendre à le gérer dans toutes les situations du quotidien. C’est-à-dire apprendre à rester zen en toutes circonstances. Avec ce « livre-coach », je montre au lecteur de façon pratique et ludique comment déstresser : le matin au réveil, dans les transports, au travail, devant l’ordinateur, avec les collègues, en famille, le soir, au coucher… Car pour rester en bonne santé, apprendre à gérer son stress devient indispensable dans ce monde en mutation.
Vous nous aidez aussi à diagnostiquer notre stress. Pour quelle raison ?
C.S. : Nous sommes bien souvent les artisans de notre stress et il est nécessaire de pouvoir identifier la nature et le mécanisme de ce que Laurent Stopnicki et moi appelons le « self stress ». Prendre conscience de ce processus est la première étape, car on ne peut pas déjouer les attaques d’un ennemi dont on ignore la stratégie !
Comment dissocier le stress « interne » du stress « externe » ?
C.S. : Nous sommes tous traversés par un flux incessant d’informations et d’énergies qui ont des effets toxiques sur notre organisme : ondes electro-magnétiques, portables, centrales électriques, satellites, pollution, changement climatique, alimentation dénaturée…. A ce stress « externe » s’ajoute un autre stress, celui que l’on se créé soi-même, le self stress dont je viens de parler. Cette accumulation de parasites externes et internes finit par nous rendre irritables, fatigués, nerveux, las, déprimés, confus : des troubles émotionnels et fonctionnels apparaissent (mauvaise digestion, insomnie) que la médecine semble incapable de traiter. La vie ne se déroule plus telle que l’on avait imaginée. Tant que l’on n’est pas conscient de son mécanisme de stress interne, on ne peut pas l’interrompre, on continue de fonctionner en pilote automatique…
Pourquoi insister sur la détente du corps ?
C.S. : De plus en plus de personnes ont des tensions qui peuvent se traduire par des douleurs musculaires, vertébrales, des maux de tête, des insomnies, des soucis de transit… Il est donc indispensable d’apprendre à dénouer ses tensions corporelles et faire le calme en soi pour vivre plus sereinement. On ne peut pas être bien dans sa tête si on est mal dans son corps.
« Il est indispensable d’apprendre à dénouer ses tensions corporelles et faire le calme en soi pour vivre plus sereinement. »
Vous rappelez que nous disposons de nombreuses ressources intérieures. Lesquelles utiliser ?
C.S. : Nous disposons de ressources anti-stress que j’apprends à mes lecteurs à exploiter et à développer. Ces ressources sont la respiration, la faculté de détente, l’imagination, la créativité, la concentration, la mémoire et l’intuition.
Comment avez-vous imaginé les 100 exercices proposés dans votre livre ?
C.S. : Je les ai imaginés en pensant tout d’abord à répondre aux besoins des gens dans leur vie quotidienne. Je propose des pratiques simples et ludiques que l’on peut facilement s’approprier pour trouver un mieux-être dans la vie de tous les jours. Mon livre est connecté avec la réalité et avec les évolutions de notre société.
Quels sont les bienfaits de cette sophrologie anti-stress ?
C.S. : Le stress épuise nos ressources et il nous empêche souvent de dormir. C’est le pire ennemi du sommeil ! En règle générale, après deux ou trois séances, on commence à mieux respirer, on ressent moins de tensions corporelles, on apprend à faire le calme en soi, on dort mieux, on se sent moins fatigué… En cas de burn-out, cette méthode permet de trouver un espace de calme, de paix et de sérénité. Petit à petit, on retrouve de la confiance en soi, de l’énergie, le désir d’avancer et on revient à un équilibre de vie.
Peut-on apprendre seul avec votre livre ou conseillez-vous de faire d’abord quelques séances avec un sophrologue ?
C.S. : C’est toujours mieux de faire quelques séances guidées avec un sophrologue, plutôt que de se lancer tout seul. Ce livre est un compagnon essentiel pour poursuivre seul, mais il faut bien l’utiliser, d’où l’intérêt de commencer avec un coach.
« Je propose des pratiques simples et ludiques que l’on peut facilement s’approprier pour trouver un mieux-être dans la vie de tous les jours. »
Qu’est-ce qui différencie votre propre méthode ?
C.S. : Elle est unique parce qu’elle est en musique. On le sait aujourd’hui, la musique est en lien direct avec notre cerveau. Avec Laurent, mon mari, nous avons d’ailleurs développé des stages de « médit-action ». C’est l’être qui nourrit l’action. Je suis donc j’agis. Nos actions sont motivées par nos pensées, notre état intérieur. Approfondir la connaissance de soi, la conscience de soi et la confiance en soi, enrichit notre relation au monde et aux autres et nous libère peu à peu du stress. La « médit-action » est donc une méthode complète de bien-être qui prend en compte l’être humain dans sa dimension corporelle, relationnelle, psychologique et spirituelle. Elle permet d’être et d’agir en conscience et en confiance dans les domaines essentiels de notre vie. Elle crée un lien entre le monde de la pensée et le monde de l’action, un pont entre la sagesse de l’orient et le mode de vie occidental.
Le monde n’irait-il pas mieux si on enseignait aux enfants, aux tout-petits, dès l’école, les techniques de base de la sophrologie, de la relaxation et de la méditation ?
C.S. : Si, je le pense sincèrement ! Déjà tout petit, l’enfant est confronté à des stress externes et internes. Et souvent, parce qu’on ne lui donne pas la parole ou parce qu’il n’ose pas dire, il se ferme. La sophrologie peut vraiment l’aider à être, à exister, à formuler, à éliminer ses peurs, ses colères comme ses émotions. C’est d’ailleurs pour cette raison que je sors également actuellement un livre consacré aux enfants de 4 à 8 ans.
Quelle est votre propre philosophie de vie aujourd’hui ?
C.S. : C’est de vivre à fond l’instant présent et de profiter pleinement de ceux que l’on aime. Pour moi, il n’y a pas de meilleure recette pour être heureux !
Propos recueillis par Valérie Loctin.
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