Riche d’une carrière de championne de France de planche à voile et d’animatrice télé à succès, Nathalie Simon est une femme, une mère et une sportive accomplie qui n’hésite pas, à 54 ans, à relever sans cesse de nouveaux défis. Rencontre pleine de peps, à son image, pour parler de son livre et des bienfaits du sport sur la santé et la forme.
Pourquoi avoir décidé de partager vos conseils de forme et de bien-être dans un livre cette année ?
Nathalie Simon : Depuis des années, mes amis, ma famille, les gens que je croise dans la rue, dans des compétitions sportives ou dans mes émissions, me demandent sans cesse des conseils de forme et de bien-être. Certains pour préparer un marathon, d’autres pour vaincre un mal de dos, d’autres encore pour manger sainement sans grossir. C’est devenu tellement habituel que la plupart de mes copains m’appellent « Coach Nat » ! Je crois que j’ai surtout cette capacité d’écoute, dont les gens ont besoin pour avancer. D’où l’idée de mon éditeur de regrouper tous ces conseils dans un livre, afin d’apporter à la fois mon témoignage sur mon mode de vie, mais aussi les avis des meilleurs experts sur chaque question. Ensuite, à chaque lecteur de piocher dans le livre les astuces qui lui conviennent, adaptées à sa propre existence !
Vous êtes une battante de nature, très sportive, plutôt hyperactive, mais ce n’est pas le cas de toutes les femmes. Comment inciter les moins sportives à s’y mettre pour de bon ?
N.S. : Je crois que derrière chaque femme il y a une battante au contraire ! Etre une femme, c’est déjà un challenge permanent, quand on voit combien on assume de choses différentes dans une même journée ! En revanche, nombre de femmes manquent de confiance en elles, voire d’estime d’elles-mêmes. J’essaye de montrer dans ce livre que le sport est un merveilleux moyen de gagner en confiance et en estime de soi. Et cela, sans faire de sport de haut niveau, sans entrer dans le principe de la compétition. Le fait même de se lancer dans un sport ou de reprendre une activité physique, en amateur, juste pour se faire du bien, est déjà un challenge en soi. Le sport permet de retrouver un mode de vie plus sain, d’avoir une autre image de soi et donc permet de changer aussi le regard que les autres portent sur vous. Cette hygiène de vie essentielle permet de rentrer dans un cercle très vertueux de bien-être et d’épanouissement personnel.
«Quand on est à la fois dans l’instant et dans le mouvement, je vous l’assure, on se rend vraiment compte que la vie est belle et précieuse!»
C’est quoi le déclic qui doit pouvoir les convaincre ?
N.S. : Quand j’étais petite et que je disais que je n’aimais pas un légume, mes parents me répondaient « On ne peut pas dire qu’on n’aime pas quelque chose tant qu’on n’y a pas goûté ! » Pour le sport, c’est la même chose ! Et on ne peut aimer faire du sport qu’à partir du moment où ça devient un plaisir. C’est pour cela qu’il y a des étapes à franchir mais surtout qu’il faut trouver le ou les activités sportives qu’on aime pratiquer. Le choix est grand. Pour certaines, ce sera la marche rapide ou courir dans la nature, pour d’autres la natation ou l’aquagym, pour d’autres encore le yoga ou le Paddle. Peu importe ! Il faut juste être conscient qu’au début, on va souffrir un peu, car le sport demande des efforts. Mais très vite, les bienfaits sont là, on se sent mieux dans sa tête et dans son corps, on stimule toutes les hormones du bonheur. Moi, c’est vrai, j’ai toujours eu le plaisir de l’effort, alors que je ne suis pas vraiment une compétitrice. C’est le dépassement de soi qui me motive. Mais chacun a des ressorts différents.
A 54 ans, vous vous lancez sans cesse de nouveaux défis sportifs comme l’Ironman dans votre catégorie. Pourquoi ?
N.S. : Parce que je m’éclate ! Quand je me lance dans un Ironman dans ma catégorie d’âge, j’ai le sourire aux lèvres jusqu’au bout. Je suis tellement contente d’être là ! Le sport pour moi, c’est fun, c’est surtout du plaisir. Je prépare en amateur les prochains championnats à Nice en juin avec mon mari, qui lui est ultra-compétiteur, et ensemble, on se régale ! Ça satisfait à la fois mon besoin d’activité physique personnelle et ça me permet sans cesse de repousser mes limites. J’ai, c’est vrai, cette vitalité naturelle depuis toujours, cette nature très active, mais c’est aussi un besoin. Le sport n’est pas une manière de repousser la vieillesse. Pour moi, le sport, c’est la vie !
Quand on vous lit, on comprend que le plus important c’est d’être à l’écoute de son corps et de ses signaux. C’est cela l’essentiel ?
N.S. : Oui, tout à fait, à condition que « Etre à l’écoute de son corps » ne veuille pas dire « trop s’écouter au moindre bobo ». J’ai la chance d’être plutôt dure au mal et à la douleur, mais je me connais bien, donc si je suis fatiguée, j’écoute les signaux et je me repose. Quand on démarre une activité physique, il faut y aller doucement, progressivement. L’objectif est de faire chaque jour des petits pas, des petits progrès. Il faut habituer son corps doucement à un nouveau rythme, à de nouvelles sensations et ne surtout pas chercher à l’emmener plus loin que ses capacités du moment. Le sport apprend la patience, la motivation, l’humilité, mais aussi le dépassement de soi.
Vous êtes l’exemple parfait de « la tête & les jambes », ce qu’on appelle « un corps sain dans un esprit sain ». Comment la méditation et la pleine conscience que vous pratiquez sont-elles entrées dans votre vie ?
N.S. : En fait, je mets à profit depuis toujours, de façon très naturelle, la pleine conscience dans ma vie, dans tout ce que je fais au quotidien. Là, ici et maintenant, je suis en train de vous parler et je ne pense à rien d’autre, je ne suis pas en train de me projeter sur le reste de ma journée. Idem quand je suis avec ma fille, que je fais du sport, que je cuisine ou que je travaille. Souvent, Tanguy, mon mari, me demande « Dans 10 ans, tu te vois comment ? » Pour être très sincère, non seulement je ne sais pas, mais en plus, ça m’importe peu. Ce qui compte, c’est là, aujourd’hui, de vivre pleinement, de prendre du plaisir à ce que je suis en train de réaliser. Je ne fais pas de plan. Et dans une existence très remplie comme la mienne, je crois aussi que c’est le secret pour ne pas exploser. Moi, je m’occupe à fond de maintenant !
A une époque où beaucoup de Français aspirent à changer de vie ou à trouver plus de sens, vous êtes un exemple de reconversion professionnelle réussie en province, à Marseille. Vous parlez de vos choix et de votre « part non négociable ». Expliquez-nous.
N.S. : Ma « part non négociable », c’est Tanguy. Car il est à la fois mon mari, mon compagnon, mon meilleur ami, le papa de ma fille, mon amoureux ! L’existence, c’est un peu comme une pyramide, il faut prioriser. C’est pourquoi, on doit faire ses propres choix de vie en fonction de ses priorités. Parfois, on peut arriver à tout concilier, mais ce n’est pas toujours simple. Il faut donc se poser les bonnes questions, analyser ce qui est le plus important pour soi. Ensuite, presque naturellement, les bons choix s’imposent d’eux-mêmes. L’équilibre, c’est cela et c’est ce qui permet de mener une vie harmonieuse. La clé, pour y arriver, c’est aussi le dialogue avec l’autre. S’écouter, se parler, communiquer, partager, pour que les choix profonds de l’un et de l’autre puissent s’harmoniser. Ainsi, on peut évoluer et grandir ensemble.
Avez-vous déjà ressenti le besoin d’aller plus loin avec une thérapie ?
N.S. : Je crois qu’il faut absolument faire une thérapie si on en éprouve le besoin. Avec Tanguy, on parle énormément. A titre personnel, je n’ai jamais eu besoin d’aller parler à une personne tierce pour aller mieux, mais je n’hésite jamais à conseiller à mes amis de le faire quand je sens qu’ils traversent une période difficile. C’est essentiel de pouvoir parler et de se livrer à un thérapeute, neutre, qui a du recul. Je crois aussi, dans mon cas, que le sport a rempli un rôle thérapeutique. Le corps parle et j’ai exercé mon besoin de verbalisation par le sport.
«On ne peut aimer faire du sport qu’à partir du moment où ça devient un plaisir. C’est pour cela qu’il y a des étapes à franchir mais surtout qu’il faut trouver le ou les activités sportives qu’on aime pratiquer.»
Vous livrez de nombreux conseils nutritionnels et écrivez : « J’achète bio donc plus cher, mais je mange moins et surtout je mange utile ». Pourquoi utile ?
N.S. : Parce qu’en général, la plupart des gens mangent trop ! Pourtant, on le sait aujourd’hui, l’alimentation est notre meilleur médicament, la santé est dans notre assiette. Alors, pour être en pleine forme, il faut non seulement mieux manger, mais aussi moins manger ! On finit par manger sans faim, alors on prend du poids, on se sent mal dans sa tête et dans sa peau et on développe des maladies chroniques. J’ai la chance de ne pas vraiment être gourmande. Pour bien manger, le tout c’est de trouver des aliments sains qui nous font plaisir. Moi, je me régale avec un bol de quinoa et j’ai la chance de brûler beaucoup avec le sport. Nous ne sommes malheureusement pas égaux en termes de réactions de notre métabolisme face au gras et au sucre. Alors, il faut apprendre à bien se connaître. C’est cela manger utile, ingérer ce qui nous fait vraiment du bien !
Autres recettes au quotidien, le sommeil et la positive attitude ?
N.S. : Oui, c’est largement démontré, le sommeil est essentiel pour être en pleine forme physique et mentale. Il nous permet de récupérer. Il faut donc le privilégier dans son hygiène de vie au quotidien. Idem pour l’activité physique et le fait de s’aérer dans la nature. C’est vrai que je me sens privilégiée en vivant dans le Sud de la France, au soleil, à Marseille. Cultiver toutes ces « good vibes », ces bonnes vibrations, est plus facile pour moi en province, qu’à Paris quand on doit faire 1h30 de transports en commun matin et soir pour le boulot. C’est pour cela, qu’en toute chose, il faut choisir ce qui est le meilleur pour soi et faire ses choix de vie en conséquence, en s’adaptant à ses obligations. On n’a qu’une vie, autant qu’elle soit la plus lumineuse et épanouissante possible, avec les moyens qui sont les nôtres !
Vous recommandez aussi tous les bienfaits du sport pour les femmes de plus de 50 ans, notamment en période de ménopause…
N.S. : Les femmes de 50 ans d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec celles des générations précédentes. Elles sont belles, sportives, hyperactives. Certaines pourtant ont tendance à s’oublier, à ne plus aller chez le gynéco, à moins se surveiller… C’est une erreur, car à la ménopause, si on est bien suivie par un endocrinologue, tout peut se passer à merveille. Il faut donc faire des bilans réguliers et écouter les recommandations de son médecin, avec les traitements appropriés. Quant au sport, il est d’autant plus essentiel après 50 ans pour les femmes, car il permet de prévenir l’ostéoporose, de nombreux problèmes de dos et d’arthrose, sans parler de la prise de poids. A 50 ans, ce n’est pas trop tard pour se mettre au sport, c’est même le bon moment si vous ne l’avez pas fait avant !
Vous aimez bien cette citation marseillaise : « Si tu ne bouges pas, tu n’as pas la balle ! » Comment résumer votre philosophie de vie aujourd’hui ?
N.S. : Oui, j’aime bien cette métaphore marseillaise, parce que c’est le moment qui crée l’opportunité. Ma philosophie de vie, c’est d’être toujours en mouvement ! On dit aussi que la chance sourit aux audacieux. Donc, il faut se lancer, y aller, faire des choses nouvelles, bouger. Si on a la chance de ne pas être malade, il faut sourire à la vie, rire, en profiter à fond, remercier pour la chance qu’on a ! Quand on est à la fois dans l’instant et dans le mouvement, je vous l’assure, on se rend vraiment compte que la vie est belle et précieuse !
Propos recueillis par Valérie Loctin.