2/3 des Français disposent d’une assurance-vie, et 87% d’entre elles sont des assurances-vie en euros, malgré la baisse des fonds. Doit-on continuer à lui faire confiance pour placer notre épargne ?
PLACEMENT PRÉFÉRÉ DES FRANÇAIS
Selon Bernard Spitz, président de la Fédération française de l’assurance (FFA) «L’assurance-vie reste bel et bien le placement préféré des Français.» Pourtant, en octobre dernier, il a signalé que les épargnants français ayant investi dans l’assurance-vie ont retiré plus d’argent qu’ils n’en ont investi, provoquant ainsi une décollecte nette de 100 millions.
UNE BAISSE DES TAUX D’INTERÊT
C’est un fait. Les contrats d’assurance vie n’échappent pas à la baisse générale des taux d’intérêt. L’explication est simple : Les fonds en euros, dont le capital est garanti à tout moment, sont constitués en grande partie d’obligations. Résultat : le rendement des fonds en euros, qui regroupent 80 % des sommes investies en assurance vie, en pâtit. Selon le rapport de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), les rendements – bruts, avant fiscalité – sur les contrats d’assurance vie étaient de « 1,93 % au titre de 2016 après 2,27 % au titre de 2015 et 2,54 % au titre de 2014 ». Soit la plus forte baisse depuis 2011.
MOINS DE RENTABILITÉ
C’est un fait, l’assurance vie investie en fonds euros est victime d’une rentabilité en baisse continue. La majorité de l’argent ainsi épargné est ensuite prêté aux Etats à des taux qui n’ont cessé de baisser, notamment en raison d’une inflation quasi nulle et de la politique menée par la BCE pour enrayer la crise de la dette.
BON OU MAUVAIS PLACEMENT ?
Il est donc difficile de faire une généralité et de dire si l’assurance vie est un bon ou mauvais placement, cela dépend de votre profil d’investisseur. Si vous aimez la sécurité des fonds euros, le rendement sera limité (mais toujours meilleur que celui du livret A), si vous aimez les placements à risques et investissez sur des fonds en actions, que vous gérez votre portefeuille ou que vous preniez un gestionnaire, cela peut rapporter gros ou vous faire perdre de l’argent aussi, car le capital n’est pas garanti dans ce cas.
DE BONNES PERSPECTIVES
Cependant, avec l’instauration d’un prélèvement forfaitaire unique (PFU ou « Flat Tax ») de 30%, la fiscalité des actions redevient favorable en 2018. Il est donc temps de remettre une dose d’actions dans ses portefeuilles pour tirer profit du dynamisme à long terme des marchés financiers. Au-delà du compte titre ordinaire, deux enveloppes restent fiscalement attractives pour investir en actions à un horizon supérieur à 5 ans : d’une part le PEA et le PEA-PME qui offrent la meilleure souplesse, et d’autre part, certains contrats d’assurance-vie appréciés pour leurs possibilités de transmission avantageuses.
DIVERSIFIER SES PLACEMENTS
Si vous souhaitez éviter le maximum de risque sans devoir faire face pour autant à une chute trop importante des rendements, le mieux est d’adopter une stratégie « 80-20 », c’est-à-dire 80% placés en assurance-vie (dont une partie en unités de compte) et 20% sur des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), ce qui revient à souscrire des parts auprès d’une société qui assume la fonction de gestion locative, souvent pour des bureaux ou des murs de commerces.
UNE STRATÉGIE GAGNANTE
Ces placements en SCPI sont plus rentables avec des taux de distribution bruts de 4,5 à 5 % pour les meilleures. Et en utilisant l’enveloppe assurance vie, votre SCPI vous délivre des revenus à l’abri du fisc, ceux-ci étant réinjectés dans votre contrat. L’offre de produits proposant ces supports s’est fortement développée, principalement chez les conseillers en gestion de patrimoine et les courtiers en ligne. Renseignez-vous.
ATTENTION
De nombreux assureurs n’autorisent plus les versements à 100 % sur le fonds en euros, notamment pour des montants importants. Les banques fixent la barre autour de 250 000 euros en moyenne. Au-delà, il vous faudra placer 20 à 30 % sur des fonds risqués (appelés aussi unités de compte). Pour contourner cette règle, vous pouvez cependant souscrire plusieurs contrats chez différents assureurs.